Elle a étudié le design graphique à l’Université de Portland, aux États-Unis. C’est ici qu’elle a rencontré Phil Knight, son professeur de comptabilité, qui est également le co-fondateur de l’entreprise de revente de chaussures de sport, Blue Ribbons Sports. En 1971, Bill Bowerman, son associé, et lui décident de lancer leur propre ligne de baskets. Ils fondent alors Nike.
Une DA en herbe.
Pour le lancement de cette jeune marque, on fait appel à Carolyn Davidson, jeune apprentie, qui cherche, à ce moment, un moyen de financer ses cours de peinture. Elle est réquisitionnée pour la création d’un logo, DU logo. Son enseignant lui impose deux exigences précises et importantes : on doit retrouver une idée de mouvement et surtout, on doit se démarquer du concurrent direct, Adidas.
Elle va réaliser bon nombre d’esquisses sur papier de soie, et les présente sur la chaussure afin de visualiser le futur résultat. Après 17h30 de travail fournies par son élève, Phil Knight s’arrêtera, en urgence, sur une « simple virgule dessinée à l’envers avant d’être retournée à l’horizontal ». Naît alors le Swoosh. Au début, les avis sont mitigés. Et, pour cette réalisation, Carolyn Davidson ne recevra que 35$ (soit 2 dollars de l’heure) et une remarque enthousiaste de son professeur : « Je ne l’aime pas, mais je finirai par l’aimer ».
Le parcours de la réussite.
Pour l’idée, la jeune femme va piocher son inspiration au Louvre (rien que ça). C’est la sculpture La Victoire de Samothrace, représentation de la déesse Niké, ou plutôt ses ailes, qui ont donné la forme au célèbre logo. Et, la mythologie grecque sert parfaitement les besoins de la marque. Kratos, Bia et Zélos, les frères de la figure du triomphe, sont respectivement les symboles de la puissance, la vitesse et l’ardeur. Des valeurs que Nike peut fièrement arborer, et qui définiront parfaitement son image. Mais, ses travaux créatifs dureront jusqu’en 1976, et seront ensuite remis à une agence de communication.
Après toute cette attente, la célèbre virgule fait le tour du monde et se fait sa place sur des campagnes publicitaires internationales. Elle a conquis le public et les athlètes de haut niveau et est adulée des graphistes. Alors, pour ce succès, et après l’entrée en bourse de l’entreprise, Carolyn Davidson finira par percevoir (en plus des généreux 35$) 500 actions Nike, qui s’élèvent aujourd’hui à une valeur de 944 000$, et… une bague en or sertie de diamants, à l’effigie du logo. Original !
Depuis 1971, le logo a bien changé. La typographie de départ, fine et élégante, sera remplacée par un lettrage gras, fier et en majuscule. Il laissera plus de place au Swoosh. Puis, on l’aime tellement qu’il finira par se suffire à lui-même. Alors, même si la jeune graphiste a quitté Nike en 1976, on conservera la réalisation d’une étudiante de première année très douée.
En 1985, on va accompagner le logo du bien connu slogan : « Just do it ». Pour la petite histoire, on raconte que cette devise est directement inspirée des derniers mots d’un condamné à mort : « Let’s do it ».
Une fin de carrière plus paisible.
De son côté, et pour finir sa courte biographie, Carolyn Davidson continue sa carrière et s’occupe de sa clientèle. En 2000, elle prend sa retraite pour s’engager dans le loisir et le bénévolat notamment à la Maison Ronald McDonald Legacy Emanuel Hospital & Health Center en Oregon. Et, à jamais, elle restera l’inventrice de la plus célèbre image de marque de la planète !